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"On ne l’a pas laissé sortir des bureaux": l’ex-agent de Thierry Henry raconte comment il a été forcé de signer à la Juventus en 1999

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Lors de son passage ce jeudi dans l’émission RMC Mercato, Marc Roger, l’ancien agent de Thierry Henry, est revenu sur son départ de Monaco à la Juventus en janvier 1999. Un transfert que l’attaquant français a en grande partie subi à l’époque, selon son ex-représentant.

Après avoir explosé à l’AS Monaco et soulevé la Coupe du monde 1998, Thierry Henry a rejoint la Juventus six mois plus tard, en janvier 1999. Mais son départ du Rocher s’est fait dans des conditions assez obscures, à en croire Marc Roger, son ancien agent. De passage ce jeudi dans RMC Mercato, celui qui s’est également occupé des intérêts de Claude Makelele ou Patrick Vieira assure que l’ancien buteur des Bleus a rejoint l’Italie sous la contrainte.

"Des agents ont demandé un matin à Thierry de les rejoindre pour partir en voiture à Turin", témoigne-t-il. "On lui a fait croire qu’on n’arrivait pas à nous joindre. On lui a dit: ‘Tu ne peux pas refuser la Juve, Monaco est d’accord, tu auras un bon contrat’… On ne lui a pas laissé le choix. Thierry était jeune. Il est parti à Turin, là-bas, on lui a un petit tourné la tête et il a signé un contrat à la Juve."

"Des méthodes de voyous"

Marc Roger assure avoir tenté d'exfiltrer "Titi" au dernier moment pour qu’il s’engage avec Arsenal, où il atterrira l’été suivant, avant de devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire des Gunners. "On a appelé Arsène Wenger, qui l’avait connu à Monaco, on lui a expliqué ce qu’il se passait. Thierry Henry n’avait pas encore signé à la Juve. Je l’ai eu au téléphone, je lui ai demandé s’il était d’accord pour aller à Arsenal aux mêmes conditions. Il m’a dit: ‘Oui, je préfère aller à Arsenal’. On voulait qu’il rejoigne Milan en taxi et il y avait un avion privé qui l’amenait à Londres pour rejoindre Arsenal. Mais il a subi tellement de pression qu’on ne l’a pas laissé sortir des bureaux. Et il a été obligé de signer à la Juve. On lui a vraiment forcé la main ce jour-là."

"C’était des méthodes de voyous, mais à l’époque, il y avait deux-trois présidents qui se comportaient comme des voyous", dénonce l’ex-agent de 61 ans. "On avait d’autres possibilités, ça a été fait dans notre dos pour des histoires de commissions, comme je l’ai raconté. Le président de Monaco, Jean-Louis Campora, avait des affinités avec certains agents, voilà…"

"Des agents et des présidents profitaient de la jeunesse de certains joueurs"

Malgré sa traversée des Alpes, qui se soldera par un échec (3 buts et 2 passes décisives en 20 apparitions), Thierry Henry n’a pas laissé tomber son représentant au moment de débarquer en Serie A. "Après sa signature à la Juve, on est allé le voir, le lendemain, et on a trouvé un accord avec lui. Ça s’est très bien passé. On a continué avec lui", confie Marc Roger. "Il était jeune. Il y a des agents et des présidents qui profitaient à l’époque de la jeunesse de certains joueurs, beaucoup plus que maintenant je pense. Son président le forçait à ne pas nous appeler, à faire dans notre dos. On n’a jamais eu de bonnes relations avec Jean-Louis Campora. C’était un président un petit peu spécial, qui n’avait du respect que pour un ou deux agents à l’époque".

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport